Comment le changement climatique augmente la faim dans le monde

Pour la troisième année consécutive, la faim dans le monde s'est aggravée et cette année, les chiffres ont atteint leur plus haut niveau depuis 2009, les Nations Unies pointant du doigt le changement climatique comme cause principale.
Depuis cette année, le nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde a atteint 821 millions, selon un nouveau rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Le nombre absolu de personnes confrontées à une privation chronique de nourriture était de 804 millions de personnes en 2016 et 784 personnes au niveau de 2015 pour la dernière fois il y a dix ans.
En d'autres termes, une personne sur neuf dans le monde n'a pas assez à manger. Pire encore, 22,2% des enfants de moins de cinq ans ont été touchés par un retard de croissance en 2017 en raison de la faim.
Qu'est-ce qui cause ces chiffres effrayants?
Le principal coupable est le changement climatique et ces chiffres pourraient devenir encore plus effrayants si les pays ne s'attaquent pas au problème et ne travaillent pas à renforcer la résistance à ses conséquences inévitables, prévient le rapport.
Les événements météorologiques extrêmes - y compris la chaleur extrême, les sécheresses, les inondations et les tempêtes - seraient les principaux moteurs de l'augmentation de la faim dans le monde.
Le nombre de catastrophes climatiques extrêmes a doublé depuis le début des années 90, avec une moyenne de 213 par an de 1990 à 2016, nuisant à la productivité agricole et entraînant une augmentation des prix des denrées alimentaires et des pertes de revenus. Ce sont des calculs simples qui réduisent l'accès à la nourriture.
Les données de l'étude de la FAO montrent que le nombre de personnes sous-alimentées a tendance à être plus élevé dans les pays fortement exposés aux extrêmes climatiques.
En tant que tel, le changement climatique menace d'effacer tous les gains réalisés dans l'effort mondial de lutte contre la faim.
Si nous voulons parvenir à un monde sans faim et malnutrition sous toutes ses formes d'ici 2030, il est impératif d'accélérer et d'intensifier les actions visant à renforcer la résilience et la capacité d'adaptation des systèmes alimentaires et des moyens de subsistance des populations en réponse à la variabilité et aux extrêmes climatiques. » les chefs de la FAO, du Fonds international de développement agricole (FIDA), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont écrit dans une préface commune au rapport
La sous-alimentation et l'insécurité alimentaire sévère ont le plus augmenté dans les régions africaines, où quelque 256,5 millions de personnes souffrent de la faim et près de 30% appartiennent à la catégorie de l'insécurité alimentaire grave ».
L'Afrique est la région où les chocs climatiques et les facteurs de stress ont eu le plus grand impact sur l'insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition, affectant 59 millions de personnes dans 24 pays et nécessitant une action humanitaire urgente », indique le rapport.
Mais ce n'est pas seulement l'Afrique qui inquiète. La situation empire également en Amérique du Sud, où quelque 39 millions de personnes ne mangent pas suffisamment. En Amérique latine, l'insécurité alimentaire sévère est passée à un peu moins de 10%.
En Asie, alors que des améliorations avaient amélioré la situation, ces améliorations semblent ralentir maintenant, selon la FAO. Les projections pour l'Asie pour 2017 étaient de 11,4% pour la prévalence de la sous-alimentation. Cela représente plus de 515 millions de personnes.
D'un autre côté, seulement 1,4% de la population en Amérique du Nord et en Europe est définie comme confrontée à une grave insécurité alimentaire.
Et puis nous devons tenir compte du fait que la faim n'est qu'une forme de malnutrition. Ce n'est pas seulement la quantité de nourriture que vous avez, c'est le type de nourriture disponible.