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Alain Collin
12 mars 2021

Comment le Covid provoque le leadership

En l'espace de six semaines, la menace posée par COVID-19 et l'absence soudaine de partisanerie dans le paysage politique ont inauguré une focalisation sur le leadership pour le plus grand bien, ce que nous n'avons pas vu depuis des années.
Le leadership pour le plus grand bien se produit lorsque les leaders créent de la valeur pour la société d'une manière transparente, responsable et éthique. Autrefois remarquable par son absence, il semble désormais être partout, et de manière gratifiante dans les institutions où il compte le plus.
Notre processus d'enquête
Dans le prolongement de notre Australian Leadership Index (ALI) - une enquête de longue durée visant à évaluer les perceptions du public à l'égard du leadership pour le plus grand bien - nous avons demandé aux Australiens au cours des cinq dernières semaines de juger de la performance de diverses institutions pendant la pandémie actuelle.
Chaque institution reçoit un score basé sur le nombre de personnes qui ont déclaré que l'institution a fait preuve de leadership dans une large mesure "ou dans une très large mesure", moins celles qui ont répondu dans une certaine mesure "ou pas du tout".
Notamment, en prenant le pouls des Australiens chaque semaine, nous pouvons suivre l'évolution de l'opinion publique. Lorsque ces résultats sont comparés à nos résultats d'enquête plus larges, que nous collectons trimestriellement depuis septembre 2018, les résultats sont frappants.
L'ascension du leadership pour le plus grand bien
Avant la pandémie, le public avait une mauvaise opinion de l'état du leadership en Australie. Cela a été constant de septembre 2018 à mars 2020.
Cependant, dans la semaine du 13 au 19 mars, en réponse spécifique à la pandémie de COVID-19, le sentiment du public est entré en territoire positif (+1) pour la première fois en un an et demi. Encore plus frappant, ces perceptions se sont améliorées d'une semaine sur l'autre pour atteindre un score de +34 au cours de la semaine du 15 au 22 avril.
Quelle différence une (autre) crise fait
L'amélioration de la perception du public est particulièrement remarquable pour le gouvernement fédéral, en particulier à la lumière de la récente crise des feux de brousse.
Tout au long des feux de brousse, le public a toujours jugé le leadership du gouvernement fédéral pour le plus grand bien des pauvres. Du début (-32) à la fin (-25) de la crise, son score ALI était négatif - la plupart des gens pensaient que le gouvernement ne faisait pas preuve d'un leadership efficace.
Avance rapide jusqu'à la mi-mars, cependant, et la fortune du gouvernement fédéral a radicalement changé. Dans la semaine du 13 au 19 mars, le score ALI du gouvernement (+24) a bondi en territoire positif pour la première fois depuis le début des enquêtes.
La perception du public s'est améliorée chaque semaine depuis lors, atteignant un score élevé de +47 enregistré la semaine dernière.
La tendance des résultats pour les gouvernements des États est presque exactement la même, mais il est intéressant de noter que les gouvernements des États ont suivi le gouvernement fédéral dans la plupart de nos sondages hebdomadaires, à l'exception de la semaine se terminant le 1er avril.
La santé publique toujours au sommet
Une conclusion constante de nos sondages depuis le début est la haute estime dans laquelle nos répondants ont tenu le secteur public.
Notamment, depuis que nous avons commencé à mesurer les perceptions du public, le secteur public a toujours surclassé le gouvernement lorsqu'il s'agit de faire preuve de leadership pour le plus grand bien.
Cependant, pendant la pandémie de coronavirus, nos répondants ont considéré le secteur public et le gouvernement pratiquement sous le même angle.
Les gains pour le secteur public sont en grande partie attribuables aux institutions de santé publique, qui ont été jugées dans une large mesure comme montrant le plus haut degré de leadership pour le plus grand bien de toutes les institutions mesurées.
Les établissements de santé publique ont également largement dépassé les établissements de santé privés dans nos enquêtes pendant la pandémie.
Ce modèle est reproduit dans d'autres secteurs. Les institutions publiques d'éducation et de médias, par exemple, ont été vues beaucoup plus favorablement que leurs homologues privés pendant la crise.
Les plus mauvais résultats en termes de leadership pour le plus grand bien tout au long de la pandémie ont été les compagnies d'assurance maladie, les institutions religieuses, les syndicats et les sociétés multinationales.
Qu'est-ce que cela signifie pour l'état de leadership en Australie?
L'ALI a été fondée sur le principe selon lequel les dirigeants doivent agir au-delà de leur propre intérêt pour le plus grand bien, et ce leadership doit provenir d'institutions de tous les secteurs.
Depuis sa création, les résultats ont brossé un tableau sombre de l'état du leadership en Australie, à l'exception de quelques institutions seulement, telles que les organisations caritatives et la santé publique.
Cependant, la pandémie de COVID-19 a nécessairement mis en avant l'intérêt du grand public, et les institutions de tous les secteurs ont pris des mesures pour protéger le bien commun.
Certes, les crises cristallisent une compréhension commune du bien commun et encouragent les gens à se rassembler d'une manière qui n'est pas typique des temps plus ordinaires.
Néanmoins, en mettant en lumière le leadership pour le plus grand bien et comment il peut être amélioré, cette pandémie pourrait encore avoir une doublure argentée pour l'avenir.

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